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Les plus belles lettres d'amour écrites par des femmes

Ce sont des femmes qui aiment, d’un amour démesuré, parfois lacunaire — d’une passion dévorante, voire même suicidaire. Elles couchent sur le papier ces mots d’amour qu’on dit tout bas. Quand les sentiments suintent dans la profondeur des âmes, elles vident l’encrier pour panser la distance. Retour sur 5 des plus belles lettres d’amour écrites par des femmes : amies, amantes, épouses ou mères. Immersion dans les correspondances amoureuses les plus intenses de la littérature française qui prouvent que les mots ont bel et bien un pouvoir de vie et de mort.

1- Lettre d'amour d'Anaïs Nin à Antonin Artaud : “le toi qui fait presque - mal.”

Anaïs Nin a vécu sa vie comme une course au plaisir, poursuivant des aventures incandescentes avec les intellectuels renommés de l’époque. Cette dévoreuse de matière grise se dit effrayée du pouvoir qu’elle exerce sur les hommes, mais ne cesse pour autant d’en user et d’en abuser. Aussi, quand l’auteure de Venus Erotica rencontre Antonin Artaud dont la puissance créatrice la fascine mais dont la folie l’inquiète — une liaison éphémère mais troublante voit le jour entre l’écrivaine mariée et celui qu’elle surnomme affectueusement Nanaqui. Une lettre d’amour enflammée revient sur l’apogée de leur histoire :

“Nanaqui,

Je voudrais revivre mille fois ce moment sur les quais, et toutes les heures de cette soirée. Je veux sentir encore cette violence et votre douceur, vos menaces, votre despotisme spirituel… toutes les craintes que vous m’inspirez, et les joies si aiguës. (...) Mais tout semble se résoudre, se fondre dans l’étreinte, dans la confiance de l’instinct, dans la chaleur et la fusion des corps. Je crois entièrement à ce que nous sentons l’un en face de l’autre, je crois à ce moment où nous avons perdu toute notion de la réalité et de la séparation et de la division entre les êtres. (...)

Après cela, tout est devenu simple… simple et grand et doux. Le toi qui fait presque mal, tellement il lie… le toi et tout ce que tu m’as dit, j’oublie les mots, j’entends la tendresse et je me souviens que tu as été heureux. Tout le reste ne sont que tortures de nos esprits, les fantômes que nous créons… parce que pour nous l’amour a des répercussions immenses. Il doit créer, il a un sens en profondeur, il contient et dirige tout.

Nanaqui, ce soir je ne veux pas remuer les idées, je voudrais ta présence. Est-ce qu’il t’arrive de choisir ainsi un moment précieux (notre étreinte sur les quais) et de t’y raccrocher, de fermer les yeux, de le revivre, fixement, comme dans une transe où je ne sens plus la vie présente, rien, rien que ce moment ? Et après, la nuit, la succession de tes gestes, et de tes mots, de la fièvre, de l’inquiétude, un besoin de te revoir, une grande impatience."

2- Lettre romantique de Yoko Ono à John Lennon : "le partage de notre café le matin"

Vingt-sept ans après la mort de celui qu’elle a tant aimé, Yoko Ono Lennon adresse à son grand amour une lettre posthume où elle évoque leurs souvenirs. Le couple partagea 22 années d’amour, jusqu’à l’assassinat de John, sous les yeux de Yoko, à New York le 8 décembre 1980. Celle que Lennon avait pour coutume de surnommer « the world's most famous unknown artist » (la plus célèbre artiste inconnue du monde) n’a jamais pu sortir le musicien dans son esprit.

“Tu me manques John. Vingt-sept ans après, je voudrais toujours remonter le temps jusqu’à l’été 1980. Je me souviens de tout, le partage de notre café du matin, nos promenades ensemble dans le parc par une belle journée, et voir ta main tendue vers la mienne, la saisir, et me rassurer en me disant que je ne devais m’inquiéter de rien car notre vie était belle.

Je ne savais pas du tout que la vie était sur le point de me donner la plus dure de ses leçons. J’ai connu la peine immense de perdre un être cher aussi soudainement, sans avertissement, sans avoir le temps de le serrer une dernière fois dans mes bras et la possibilité de dire « Je t’aime », pour la dernière fois. La peine et le choc de cette perte soudaine m’accompagnent à chaque minute de chaque jour. Cette nuit du 8 décembre 1980, quand j’ai touché le côté de notre lit où John dormait, je me suis rendue compte qu’il était toujours chaud. Cet instant me hante depuis 27 ans et il ne me quittera jamais.”

3- Lettre de Maria Casarès à son amoureux Albert Camus : "Maintenant, me voilà entière, à toi"

Albert Camus et Maria Casarès deviennent amants la nuit du Débarquement. Pendant douze ans, les deux artistes s’aiment follement, ne cessant de se l’écrire dans une immense correspondance, arrêtée par la mort brutale de l’écrivain dans un accident de voiture. Brûlés par leur désir mutuel, ils partagent leurs jouissances, leur quête du véritable amour, leurs travaux en commun. Néanmoins, leur histoire demeure impossible, Camus marié, père de famille, tuberculeux obligé de se reposer loin de Paris, et Maria, légendaire tragédienne au sommet de sa gloire. Témoin de cette relation passionnelle, cet extrait d’une lettre envoyé à Camus en août 1948 :

“Je te parle, je lis et relis tes lettres, je bâtis des projets extraordinaires et j’ai déjà dans ma petite tête un programme pour cet hiver qui est bon, très bon, je puis te l’assurer, l’ayant déjà vécu et revécu je ne sais plus combien de fois. D’ailleurs dans mes projets, tu es content et tu me souris… Alors !

(...)

Quoi que tu fasses, je sais que c’est bien, car j’ai le sentiment profond depuis que je te connais que tu ne diras jamais quelque chose en désaccord avec ce que tu es. Or ce que tu es, est ce que j’aurais rêvé d’être si j’étais née homme.

(...)

Maintenant, me voilà entière, à toi. Prends-moi contre toi et ne me quitte jamais plus. Je saurai comprendre tes tentations, s’il t’en vient et je saurai aussi te faire part des miennes pour pouvoir puiser en toi la force qui doit me les faire vaincre. Lorsque j’y pense, lorsque j’essaie d’imaginer notre avenir, j’étouffe presque de bonheur et une immense crainte me serre le coeur, ne pouvant pas croire à tant de joie dans ce monde.”

4- Lettre d'amour de Consuelo à Antoine de Saint-Exupéry : "je vous porte en moi, comme le Petit Prince, nous sommes intouchables."

Lorsque Consuelo, artiste peintre salvadorienne rencontre Antoine de Saint-Exupéry à Paris en 1930, c’est le coup de foudre. Mariés l’année suivante, le couple connaît l’âpreté de la séparation, Saint Exupéry étant engagé dans l’aéropostale. Cette distance, Consuelo compte bien l’abolir en lui écrivant jour et nuit, espérant qu’il la lise à son retour sur la terre ferme. L’extrait de cette lettre de la compagne de l’écrivain est d’autant plus touchant lorsque l’on connaît le dénouement de l’histoire. Tragiquement disparu durant l’été 1944, l’écrivain-aviateur s’écrase en mer, sans que Consuleo ne cesse pour autant de lui écrire des lettres d’amour bouleversantes.

“Je suis seule maintenant, mon Tonio. Vous n’êtes pas revenu. Mais vous êtes en moi, éternel, mon enfant, mon mari, je vous porte en moi, comme le Petit Prince, nous sommes intouchables.

Je me souviens de ce que me disait la femme d’André Maurois, à New York, et elle avait raison : « Quand on épouse un écrivain, on entre dans les ordres, dans un ordre qui n’a pas de nom et on doit en inventer la règle, on doit tout reconstruire sans que cela ne se voie, comme une petite araignée fait sa toile et recommence, quand on la balaie d’un coup de brosse. Et elle recommence, oui, sa toile. C’est cela, la vie d’une femme d’écrivain. »

Je parle et je parle, mais je te parle parce que tu aimais tant cela. Tu me disais toujours : « Raconte-moi des histoires, petite Consuelo, parfois quand je suis perdue parmi les étoiles, ou quand je ne sais pas si c’est la polaire ou une lumière sur la Terre qui me fait des signaux, je me dis que c’est ma petite Consuelo qui m’appelle et je t’assure que je te verrai. Je me dirige où tu me dis d’aller. Et tes histoires me guident. »

Je me souviens, mon Papou, oui, de toutes ces douces paroles que tu me disais. Tonio, je ne suis pas seule, je ne crois pas que vous soyez parti. Je sens tellement votre présence, votre regard posé sur moi à l’infini. C’est fini, nos grandes querelles d’amoureux. J’ai tout oublié, vos vacances, vos absences, mes attentes. Il fallait que cela se passe, que tous ces moments soient traversés. La tempête était dans mon cœur mais il suffisait que vous me passiez vos mains d’archange sur le front et que vous me disiez ces mots qui sont pour moi sacrés, d’amour, de tendresse, de fidélité, et tout vous était pardonné.”

5 - Lettre de Katharina Hepburn à Spencer Tracy : "Tu n’as jamais su entrer dans ta propre vie" - La lettre d'amour pour un homme défunt.

4 fois récompensée par ses pairs par l’Oscar de la meilleure actrice, Katharine Hepburn joua dans les plus grands classiques du cinéma américain. Éprise pour Spencer Tracy, l’impossible duo se voit durant près de trente ans, bien que Spencer refuse de quitter sa femme pour l’amour de la sulfureuse actrice. L’une des plus célèbres idylles hollywoodienne pris fin à la mort de Tracy en 1967, quand la belle actrice retrouva étendu sur le sol de sa cuisine, emporté par une crise cardiaque. Une lettre posthume imprégnée d’amour, de douleur et d’admiration, revient sur les maux existentiels de l’acteur — on y découvre une femme aimante qui n’a jamais oublié.

“Cher Spence,

Qui a jamais pensé que je t’écrirais une lettre ? Tu es mort le 10 juin 1967. Mon Dieu, Spence, cela fait maintenant vingt-quatre ans. C’est long. Es-tu enfin heureux ? Est-il doux ce repos que tu goûtes ? Répare-t-il vraiment toute l’agitation et le tourment de ta vie ?

Pour toi, la vie n’était pas une chose facile n’est-ce pas ? (...)

Tu n’as jamais su entrer dans ta propre vie, mais tu pouvais devenir un autre. Un tueur – un prêtre – un pêcheur – un chroniqueur sportif – un juge – un journaliste. Et ce, instantanément.

Tu avais à peine besoin de travailler. Tu apprenais un texte en un rien de temps. Quel soulagement ! Être un autre, l’espace de quelque temps. Tu n’étais pas toi – tu étais en sécurité. Tu adorais rire, n’est-ce pas ? Tu savais rire de toi.

Mais il fallait retourner aux vicissitudes de la vie. Et zut, un petit verre – non – si – peut être. Puis, terminé la boisson. Là, tu étais très fort, Spence. Tu étais capable d’arrêter. Ce pour quoi je te respectais beaucoup. Peu commun.

À ce sujet, tu disais : on n’est en sécurité que deux mètres sous terre. Mais pourquoi les échappatoires ?

Pourquoi toujours cette fuite – ce besoin d’échapper à l’être remarquable que tu étais ?

Pourquoi, Spence ? Je voulais te demander. Savais-tu pourquoi ?

Pardon ? Je ne t’entends pas.”

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